Quel bilan dressez-vous de l’année 2020 qui vient de s’écouler ?
Cela a été une année compliquée, comme pour tout le monde. Mais on ne doit pas trop se plaindre, on a la chance de travailler dans l’alimentaire. Ce sont des produits dont on ne peut pas se passer malgré la Covid-19. Donc on a pu maintenir une activité correcte même si nos clients dans la restauration ont été parmi les premiers concernés par le confinement. Comme ce sont nos clients qui nous font vivre, nous avons été perturbés aussi.
Comment Maître Cochon s’est adapté ?
Plus que jamais, nous avons pu rassurer nos clients avec des produits locaux, régionaux, français. Le premier confinement a eu lieu au printemps. Avec le beau temps et le déconfinement, les consommateurs ont pu faire des barbecues et des apéros chez eux. Et Maître Cochon a pu leur mettre un peu de baume au cœur. Nous étions dans le bon créneau de produits. Le cochon est un produit convivial. En période de crise, ça redonne le sourire et les Français apprécient la bonhomie. Au deuxième confinement, c’était un peu différent, la météo était un peu plus triste.
Mais il ne faut pas noircir le tableau. Il y a deux façons de réagir : soit on prend peur, on se réfugie dans le catastrophisme et on n’avance plus ; soit on se bouge et on trouve des solutions. C’est ce qu’ont fait de nombreux restaurateurs en proposant des plats à emporter, par exemple. Une crise, quelle qu’elle soit, remet toujours les choses à plat. Bien sûr que certaines activités sont en souffrance, d’autres disparaîtront, mais ce sera également l’occasion d’en créer de nouvelles. Il faut absolument rester positif. Je ne peux pas me permettre d’être négatif à la tête de mon entreprise.
En avez-vous profité pour sortir des nouveautés ?
Oui, on a lancé des coffrets pour l’apéro dès le mois de juin. On a voulu les créer pour les touristes. C’est toujours sympa de ramener un souvenir à partager quand on rentre dans sa région. La première contient trois verrines et une bouteille de pineau. Le second, des rillettes au chorizo doux, du boudin à tartiner au piment d’Espelette et du pâté piquant au piment d’Espelette. Nous voulions être prêts dès que l’activité économique repartirait.
Cela vous a permis de maintenir une activité.
J’avais l’idée des coffrets depuis un moment dans un coin de ma tête. Je voulais les lancer à la fin de l’année. On a profité du confinement pour les sortir plus tôt. Cela nous a fait travailler intellectuellement et permis de conserver une activité dans nos ateliers. Nous n’avons pas fermé et on s’est organisé en conséquence, tout le monde y a mis du sien et a joué le jeu en anticipant leurs congés par exemple. On s’est aussi recentré sur l’entreprise en interne, on a essayé d’améliorer notre organisation, pour que nos clients aient la même qualité du 1er janvier au 31 décembre. Et améliorer également le confort de nos 63 salariés avec des embauches un peu plus tardives par exemple. On a pris le temps de se poser et d’échanger avec les équipes. On en a également profité pour développer un partenariat important avec l’Adapei (Association départementale de parents et d’amis des personnes handicapées mentales). Parce que Maître Cochon, ce ne sont pas que des mots, ce sont aussi des actes. Nous voulons que nos actions soient aussi vertueuses et solidaires en plus d’être économiquement viables. Début décembre, nous avons donc embauché à plein temps trois travailleurs en situation de handicap, en plus du quota obligatoire.
La solidarité est-elle le maître-mot de 2020 ?
Notre entreprise est solidaire et j’en suis fier. Et c’est grâce au côté humain que l’on peut s’en sortir. J’ai la chance d’avoir une bonne équipe sur laquelle je peux compter. C’est une année noire mais, sur le plan humain, c’est une année forte. Cela a renforcé l’esprit d’équipe et l’esprit d’entreprise de Maître Cochon.
Avez-vous des projets pour l’année prochaine ?
On va faire en sorte de travailler une année pleine. Nous souhaitons continuer à garder notre sérieux et la qualité de nos produits. C’est un investissement de tous les jours. Car le meilleur commercial de l’entreprise, c’est le produit en lui-même.
Que souhaitez-vous pour 2021 ?
On espère que nos clients continueront à nous faire confiance. J’ai tout mis en œuvre pour que l’entreprise tourne et cela a porté ses fruits. Il faut désormais conserver cette dynamique et continuer. En espérant que le secteur de la restauration puisse reprendre son activité pour qu’on retrouve la totalité de nos clients, et que la Covid-19 soit derrière nous. Ce n’est pas gagné mais il faut garder notre optimisme. On a hâte de retrouver nos clients. Les échanges en visioconférence, c’est bien, mais cela ne vaut pas une bonne poignée de main, plus authentique !